The Scrum Tilly Lush est une vidéo réalisée par Phil Evans. Uniquement en Super 8, uniquement avec des beaux mecs dedans. Le segment de Soy Panday et Vivien Feil est en ligne pour le plus grand plaisir de l’humanité, ils nous en disent plus sur la façon dont ils ont abordé ce projet.
SOURYA PANDAY
Comment tu as rencontré Phil ? Et qu’est-ce qu’il t’a proposé ?
Phil m’a envoyé un email après avoir récupéré mon adresse par Dom Marley (le photographe anglais qui ressemble à Mr. Beans – ndlr), et m’a dit qu’il préparait une vidéo entièrement en Super 8, avec des sections sur plusieurs villes d’Europe, et qu’il aimerait que Vivien et moi en fassions partie.
Qu’est-ce qui t’a intéressé dans ce projet ?
L’argent !!! Hahaha, non, je suis toujours assez ouvert aux propositions, j’aime bien quand les gens se donnent les moyens de faire ce qui leur traverse l’esprit. J’ai trouvé que l’idée d’une vidéo de skate à contre-pied de tout ce qui se fait actuellement était un projet artistique intéressant et courageux, et par ailleurs, j’aime rencontrer de nouvelles personnes.
Pour ce qui est de la pression, intrinsèquement il y en avait un peu, le film coûte cher, tu ne peux pas faire pleins d’essais… mais Phil a bien fait en sorte que l’on n’y pense pas trop.
En combien de temps tu as filmé, et où ? Ce que tu aurais aimé faire ? Ce qui est impossible à faire sachant que c’est du film super 8 ?
Phil est venu à Paris le temps d’un week-end de trois jours, donc je crois que l’ensemble a été filmé en deux jours. J’ai invité quelques personnes à venir skater avec nous – Santiago, Olivier Ente, Quentin Sené, Damien Bulles – puis on s’est baladé un peu dans toute la ville, du centre à Créteil.
Personnellement, je ne pouvais pas vraiment skater, je venais de faire une semaine de filming assez intense avec Alan Glass pour la vidéo Landscape les jours précédents, et ce n’est pas le genre de trucs que ma cheville supporte vraiment. Donc je n’ai rien fait de difficile, mais je ne crois pas que c’était vraiment le propos.
Bien sûr, on aimerait toujours pouvoir en faire un peu plus, mais bon, je crois que dans l’idée, il s’agissait plus de faire ressortir du cruising et de la bonne humeur d’une journée d’été.
Si tu devais décrire Phil en quelques mots…
Phil est Irlandais, il a une grosse voix qui lui donne un petit côté brute épaisse au cœur d’or – quand bien même il n’est pas brute épaisse pour un sou – et c’est surtout quelqu’un de très sincère et de très chaleureux, et qui ne reste pas le cul vissé sur une chaise à attendre que les choses se passent.
Tes projets avec Phil ?
Après la sortie de la vidéo, et de la petite première doublée d’une petite expo qu’on a organisé à Paris, Phil m’a demandé si je voulais rejoindre le collectif d’artistes Human Pyramids. Je l’ai revu à Los Angeles en septembre, dans le cadre d’une expo de groupe avec les autres membres du collectif, et aujourd’hui, on parle de faire des petites expos HP à droite à gauche, et notamment à Paris, peut-être au printemps.
VIVIEN FEIL
Comment tu as rencontré Phil ?
Phil cherchait des gens avec qui filmer à Paris pour sa vidéo et il en a parlé à notre pote en commun Dom Marley qui nous a mis en contact.
Et qu’est-ce qu’il t’a proposé ?
Personnellement il m’a proposé 8 lingots d’or pour participer à son projet, mais c’est sans doute mieux de ne pas en parler parce qu’à ma connaissance il n’a rien offert à Soy.
Qu’est ce qui t’a interessé dans ce projet ?
Le concept de faire une vidéo de skate entièrement en Super 8 en 2008 m’a évidemment paru intéressant. Ce n’est pas banal. Et j’ai été impressionné que Phil fasse l’effort de se déplacer pour venir filmer avec des locaux dans toutes les villes européennes qu’il a voulu représenter. Il a réussi à faire passer son enthousiasme dès les premiers emails.
La motivation est un état d’esprit très contagieux. D’autant que le bonhomme a un job et une copine – Irlandaise, mais quand même – et a dû prendre sur ses week-ends et ses congés pour faire sa vidéo. Respect ! – A prononcer en anglais en baissant les yeux svp. –
Qu’est-ce qu’il t’a demandé ? Le fait que ce soit en super 8, il y a une pression supplémentaire ?
Il ne nous a rien demandé de spécial et d’ailleurs nous n’avons rien fait de spécial. Nous sommes allés skater des spots que nous avions envie de skater pour nous amuser. Nous ne sommes pas partis en mission. Il nous a juste signalé qu’il fallait essayer de faire ses tricks en 5 – 10 essais maximum sinon ça n’était pas gérable en terme de bobine.
Nous ne nous sommes pas lancés dans des trucs infaisables donc il n’y avait pas tellement de pression. Phil était toujours détendu et n’avait jamais l’air stressé, même quand le trick ne marchait pas tout de suite. Et il nous a prévenus d’emblé que le Super 8 n’était pas une science exacte et qu’il y avait un facteur chance, certaines parties de la bande pouvant s’avérer inutilisable après coup, ce qui a allégé d’autant le stress d’être seul responsable en cas de foirage, en tout cas dans mon cas.
En combien de temps vous avez filmé, et où ? Quel trick tu aurais aimé essayer ?
Phil est venu un week-end donc nous avons fait ça en 2 jours. Nous avons skaté au centre de Paris le premier jour et nous sommes allés à Créteil le dimanche. Nous n’avons pas vraiment essayé de trucs chauds. Nous nous sommes baladés en allant vers des spots drôles à skater et nous avons essayé de nous amuser et de suivre l’inspiration du moment.
Le switch backside tail-slide au Dôme doit être le trick qui m’a pris le plus d’essais. J’aurais bien aimé faire 900 sur les plans inclinés aux briques rouges à Créteil mais le vent était contraire ce jour-là donc je n’ai pas réussi à finir la rota. Dommage.
Ce qui est impossible à faire sachant que c’est filmé en super 8 ?
Impossible, impossible, ça dépend pour qui. Je suis sûr qu’il y a des types qui peuvent à peu près tout faire en 5 ou 10 essais. Ça n’est pas mon cas donc quasiment tout m’est impossible en filmant en super 8, à part les quelques trucs que j’ai dans la vidéo.
Y-a-t’il eu un moment embarrassant, le moment où tu n’arrives pas à rentrer ta figure ?
J’ai essayé un 360 flip to fakie pas franchement incroyable aux Briques Rouges et ça n’a juste pas marché. Au bout d’une dizaine d’essais j’étais vert de rage et rouge de honte. Je me suis acharné avec maladresse avant de déshonorer la France une fois de plus en abandonnant sur un échec cuisant. Le moment le plus embarrassant fût l’éruption de Phil dans la chambre de Soy alors que nous étions en plein coït. Il y a eu un blanc.
Des échanges de regards embarrassés. Mais je m’en suis sorti comme un chef en lui disant que pas du tout ça n’est pas ce que tu crois, nous jouions simplement à twister, oui la version nue sans le tapis, parfaitement que ça existe, c’est français, c’est pour ça que ça te surprend. Grâce à cet habile stratagème, tout s’est arrangé. Par contre depuis l’incident, Phil refuse de serrer la main de Soy ou de lui faire la bise.
Si tu devais décrire phil en quelques mots ?
Sale gros porc d’Irlandais. Ou alors un type sympa et poilu avec un bon sens de l’humour. Au choix.
Tes projets avec Phil ?
Nous avons fait un prêt pour acheter un pavillon dans la banlieue de Belfast, notre petit deuxième est en cours, il faudrait changer la Renault Espace dont l’embrayage est un peu mou, nous projetons de partir en vacance aux Maldives en février.
Plus sérieusement, Phil a un nouveau projet de documentaire top secret qu’il m’a formellement interdit de mentionner pour lequel je vais peut-être collaborer. On verra… En attendant, on s’envoie des vannes par email de temps en temps.
Les illustrations sont de Soy Bordel.