The Road X Warren Ellis

 

Actualité chargée pour Warren Ellis, dont vous retrouverez une récente interview ICI. Il signe, en collaboration avec Nick Cave, la bande originale du film The Road qui est sorti ce mercredi. Un film glacial et terne qui raconte la survie d’un homme et de son fils perdus dans une Amérique post-apocalyptique. On ne saura rien de ce qui s’est passé, le paysage est devenu sommaire, et les hommes sont de nouveau des animaux, ils ont faim, c’est l’unique chose qui les anime.

L’homme a un fils, c’est son unique raison de ne pas se coller une balle dans la tête. Ils errent, dans un désert gris, lugubre et angoissant, la nature a repris ses droits, le darwinisme est de rigueur. La sombre quête pour de la nourriture prend tout son sens lorsque l’on comprend que le cannibalisme est de mise, et les milices armées. Ils sont peu nombreux, mais ne résistent pas à se décimer sans aucun scrupule. On suit les deux protagonistes près de deux heures, sans aucun espoir, ils sont rachitiques et sales, sans domicile tout court, paranoïaques. Évidemment, il n’y a plus d’horizon, la musique est triste, déroutante, et nous accompagne durant cette lente agonie. Après No Country For Old Men, on se dit que monsieur Mc Carthy doit avoir de sérieux troubles pour écrire des histoires aussi morbides.

En second plan, on peut entrevoir une solide critique de la société, une mise à nu de l’exclusion qu’elle provoque, parfois, et comment elle réduit ses exclus à l’état de vulgaires mammifères, pour qui la survie devient le quotidien. Le film montre crûment ce qui peut s’apparenter à la vie de SDF, ceux-là même qui vivent au bout de nos rues. Plus qu’une succession d’images, c’est un véritable hurlement pour nous mettre en garde. Les Enfants de Don Quichotte commencent à redistribuer des tentes, l’hiver est arrivé.

warren_road83_t