PETIT MAIS COSSU
Ludacris est devenu une grosse star en quelques années. Après avoir été repéré par une major à la suite de son premier album Inconegro (rebaptisé Back for the first time), l’auteur de Roll Out et Chicken N Beer squatte les charts internationaux, les planches des studios du 7ème art ainsi que les scènes des quatre coins du monde…
Red Light District, son troisième album certifié platine, ne l’a pas stoppé dans sa foulée gourmande, puisqu’il étendait dans le même tempo son univers jusqu’à Hollywood et le monde de la pub.
Poussé par le succès international du tube Yeah de Usher produit par Lil’ Jon, il s’est placé en featuring, il a gravi les échelons à grande vitesse, amassant un paquet de fric afin de promouvoir sa musique et son image délirante : à savoir Pro-Obama, pro-pute, pro-marijuana, pro-acteur, rappeur sudiste en plein boom, etc.
Le public est toujours chaud pour accueillir Luda, un des plus petit rappeurs d’ATL, en taille. Cet être extravagant, contrairement à nombre de ses pairs, ne s’amuse pas seulement pour le cœur de son portefeuille.
Ce natif du sud des États-Unis est aussi impliqué dans l’avenir de nombreux enfants déshérités avec son association de réinsertion : Tha Ludacris Foundation. Brève rencontre avec un petit rappeur qui a grandi plus vite qu’il ne le pensait.
* Peux-tu parler de la fondation qui porte ton nom ?
J’ai été marqué par les visites que j’ai effectuées dans les centres pour enfant déshérités. La Ludacris Foundation a été créée dans le but d’aider les enfants désorientés et défavorisés à se replacer dans la vie. A l’aide de la musique, mais aussi pour leur permettre de se rediriger vers le système scolaire.
Quand j’étais petit, si j’avais eu un peu plus d’aide pour avancer, j’aurais sûrement été beaucoup plus précoce que je ne le suis… (Rires.) Je n’ai pas bu assez de lait, et je n’ai même pas pu jouer au basket de manière ‘normale‘. Quant à la piscine, on allait rarement dans ce genre d’endroit, à part à la plage mais uniquement pour des soirées barbecues.
J’ai fait du sport dans des conditions sauvages, mais je n’ai jamais vraiment fait de sport en étant jeune en fin de compte, et beaucoup d’adolescents doivent être aidés. Je parlais de lait. C’est un simple exemple. Mais pour la croissance, c’est important. C’est pour ça peut être que je ne suis pas aussi grand que je devrais l’être !
Tu es toujours au bon moment au bon endroit. Notamment avec Lil’ Jon lorsqu’il a produit le tube planétaire de Usher : Yeah, tu t’es placé en featuring. Dans un même temps, tu arrives à faire du cinéma et des clips en pagaille. Comment géres-tu ton emploi du temps surchargé ?
J’ai une bonne équipe et un agenda qui est effectivement très blindé. Cependant, j’ai la chance d’évoluer dans la musique de façon totalement naturelle. Cela me permet de rencontrer mes idoles, comme Quincy Jones par exemple, qui a composé tout un gros pan de la musique afro-américaine des années 60.
On l’a samplé et on l’a invité dans le clip ! Ce n’est pas du travail tous les jours, c’est aussi du divertissement. Et c’est pour ça que j’arrive à avancer, car je baigne depuis tout petit dans ce business. J’en parle dans mes chansons, sur le morceau Roll Out (My Business), qui a d’ailleurs été un hit ! (Rires.) Avec Lil’ Jon, ce n’est pas fini, on va continuer à faire des sons ensemble pour 2012.
Ton nom apparaît également sur pas mal d’affiche de film, tu as notamment joué dans des blockbusters comme 2 Fast 2 Furious. Tu penses continuer à jouer les acteurs à Hollywood pendant longtemps, ainsi que ta carrière de rappeur ?
Au début, je n’étais pas trop emballé par cette histoire de cinéma. Je ne me considérais pas comme un acteur, juste comme un débutant qui vient mettre un peu de piquant dans un film. Mais depuis mes premiers rôles, je n’ai pas arrêté de recevoir des propositions de films, des scénarios de film vraiment variés. Pas seulement le type de rôle donné à un rappeur qui vient faire marrer ou faire peur au public.
Donc je pense continuer. Et je m’entraîne d’ailleurs dans mes vidéo clips, qui prennent de plus en plus la direction de petit court métrage, comme celui réalisé par Spike Jones, encore une de mes idoles…
As-tu vu cette vidéo où mes bras sont énormes ? C’est un petit film avec effets spéciaux et c’est complètement mon univers, c’est ma musique. Ça me plaît tout ça. Je suis bien installé dans les deux zones. Le rap et l’image. Merci pour l’interview, c’est pour un magazine français ? Merci Paris. Oui oui. Au revoir.