Rubber est en salle. On en avait parlé ICI, ça semblait être une alternative, intéressante, au cinéma français que la Fémis affectionne tant.
Sur le papier, l’histoire du pneu tueur et vengeur, ça avait de la gueule. Par contre, pendant une heure et demie, c’est une autre paire de manche.
On appréciera les techniques de trucage à l’ancienne : les mouvements du pneu sont particulièrement bien réalisés. On aimera aussi les références de Dupieux, surtout celle à Scanner de David Cronenberg, ce film où des drogués à l’Ephemerol font exploser des têtes.
On se délectera des performances des acteurs, qui se prennent très au sérieux, qui ont des gueules, qui sont Américains, et tout à fait à l’aise dans leur rôle de types pourchassant un criminel de couleur noire, sans marque, probablement. On aimera Roxanne Mesquida sous la douche, on aurait aimé que Gaspard de Justice interagisse avec le pneu, le combatte, le démonte…
Le problème est que tous ces éléments sont présents au nom de l’absurde, du non-sens. Et le non-sens c’est parfois vite chiant. A l’instar d’un Katerine et de son nouvel album qui peut être considéré comme du foutage de gueule, Quentin Dupieux revendique un flim abscons et ésotérique. Ça n’est pas donné à tout le monde de réussir ce tour de force.
Malgré tout, on trouvera dans ce Rubber plusieurs bons moments (et beaucoup de raccords foireux – cf. Mimi – ), une musique concoctée par Oizo & Gaspard de Justice (ce n’est pas son nom de famille…), et une fin particulièrement subversive, mais je ne l’ai pas comprise…
PS : Il est de bon ton de crier au génie concernant la musique de Oizo, mais bon, on peut être mitigé… Alors si vous cliquez les images qui suivent, vous pourrez DL un exclusif remix de Conspiracy de Kool Keith, paru sur une mixtape rare de Feadz, un pur joyau electro et Hip-Hop signé Monsieur Oizo…