Nous étions jeunes et à New York, en 1996. Le Wu Tang trustait les charts et les bacs à disques, on avait des Nikon FM2 en bandoulière, on capturait la ville, on faisait du skate dans les rues, en essayant de ne pas se faire écraser. Dans les magasins de photo, on cherchait des half-frames, des demi-formats, la quête ne faisait que commencer. La Mecque était B&H, enfin, c’est une expression, le labo s’appelait Carroll, ouvert jusque tard dans la nuit, négatifs disponibles en quelques heures. On s’était bien marrés !
En haut, Éric Antoine, ambrotypiste réputé, se livre dans un petit film : A Quiet Riot. Je ne sais pas vraiment ce qu’est une riot quiet, une émeute calme si on considère une translation littérale, mais il semblerait que la technique de l’ambrotype fasse des émules. N’étant pas à un oxymore près, on peut aussi supposer qu’Éric nous a fait une blague, mais ça serait bien mal le connaître. Non, c’est sérieux la photographie, enfin, un peu, comme le skate, comme la vie, comme arpenter Broadway en fin d’après-midi en savourant la fin de l’été indien.
Ah oui, en bas, Benjamin appelle un bipper avec des cents, Éric, à gauche, cherche le Wendy’s le plus proche et Alexis est entre les deux.