GONZO PIANO
Jason Beck est canadien, pianiste virtuose et rappeur déjanté. Décrié pour avoir travaillé avec Arielle Dombasle ou Christophe Willem, il sème trouble et confusion depuis plus de dix ans, mélangeant les genres, revendiquant une évolution permanente.
Rencontre avec un artiste passionnant, arrogant et sûr de lui, aussi assailli de doutes, qui vient de finaliser un film sur le monde des échecs, et la bande-son qui va avec.
*Après plusieurs années à Berlin, tu as choisi Paris ; pour quelles raisons ?
Je trouve que les deux villes sont complémentaires. Berlin est une ville bon marché, donc forcément les gens qui essaient de monter un projet ont plus de temps. Il y a aussi un manque d’ambition, qui est sympa, dans le sens où les gens ne pensent pas tout de suite au résultat de leur projet. J’ai trouvé ça touchant, car je viens d’une culture qui valorise les deux, le résultat et la démarche artistique.
J’ai appris comme ça : il y a une étape où il ne faut pas penser marketing, ambition, exécution, puis, à un certain moment, quand l’œuvre est terminée, il faut la considérer comme un produit. Tous les artistes devraient penser à ces deux choses.
À Berlin, les gens nient la nécessité de la deuxième étape, ils pensent que c’est suffisant d’assurer l’intégrité artistique d’un projet. C’est idéaliste, très naïf comme approche, et pas très réaliste. À Paris, c’est le problème inverse. Par exemple, j’ai assisté à des rendez-vous où les gens parlaient d’un projet, et avant qu’il soit monté, ils étaient déjà en train de choisir le design pour les invitations de la soirée de lancement du produit, qui n’existait pas encore.
Je suis venu à Paris car j’avais envie de devenir plus professionnel, c’est une ville moins underground, il y a un truc qui a un peu l’odeur de l’underground, mais qui entre dans le système très centralisé assez vite. Souvent, quand un jeune chanteur fait un album, il fait très rapidement un duo avec quelqu’un d’une autre génération, ou il va coécrire avec quelqu’un de très connu.
*Tu avais l’impression d’être un ambitieux à Berlin ?
Bien sûr, et je me suis autoproclamé président du truc ! Personne ne voyait le pouvoir qu’on pouvait avoir si on était organisé. Devenir ambitieux, c’était un peu un coup de pied affectif à cet underground très sympa, mais idéaliste.
*Tu avais l’impression de stagner ?
Pas forcément, je n’avais pas envie de quitter Berlin, mais je commençais à travailler sur les albums des autres, notamment avec Feist. Je passais de plus en plus de temps à Paris, avec Renaud Letang, mon ex-partenaire de production, qui me poussait à travailler avec d’autres.
À l’époque, je trouvais ça cool, avec Feist, mais je savais que je ne réussirais à rester un simple collaborateur, poli et gentil, pendant très longtemps. Ça a bien marché avec Renaud pendant deux ou trois ans, j’ai réussi à trouver un modus operandi en studio, même si ça n’est pas naturel pour moi d’être le collaborateur facile…
En fait, pour réaliser des gens en studio, il faut être un peu manipulateur zen, il ne faut pas trop dire ce que tu penses vraiment, il faut qu’ils pensent qu’ils gèrent. C’est un truc de psychologie, et je n’ai pas ce talent-là… C’est pour ça que réalisateur, ce n’est pas un costume que je porte avec fierté.
J’ai fait la série Superproducer pour dealer avec ces complexes ; d’une certaine manière, Superproducer se conduit comme j’aurais aimé me conduire durant ces trois années. Mais je n’avais pas le droit, je me suis censuré, j’avais envie d’apprendre et de me laisser du temps pour comprendre de quelle façon j’étais… Faire Superproducer, c’était libérant.
*Ça a été facile de se faire accepter par la scène parisienne ?
La scène branchée m’a soutenu dès le début, mes premiers concerts étaient au Palais de Tokyo, à la Fondation Cartier, et je suis reconnaissant de ça. Ce sont les gens qui m’ont soutenu le plus, et sur la longueur ; ce sont des gens qui m’ont tout le temps encouragé. Et même si sur scène je peux être méchamment drôle avec eux, c’est par affection bien sûr.
On ne choisit pas qui nous soutient, et j’ai la chance d’être soutenu par des gens qui ne sont pas super dérangés par les trucs excentriques que je fais. Je me suis senti accepté par la scène parisienne, et c’était très touchant, je n’ai jamais eu ça ailleurs.
*Tu es quelqu’un de sérieux maintenant ?
J’espère que non ! Je n’aspire pas à être sérieux ! J’aspire à être sérieux avec mon business, d’autant plus que je m’autoproduis. J’ai été élevé dans un environnement plutôt business, mon père est dans le business pur, c’est un immigrant, il est parti de Hongrie pour s’installer au Canada. Il est devenu plus papiste que le pape, il est devenu très très capitaliste.
Moi j’ai été élevé dans la religion d’entrepreneur, et c’est pour ça que j’apprécie beaucoup le temps que je passe à penser à l’image, ce qui est finalement le marketing. Par exemple, en prenant Easyjet pour un concert à Milan pour la Design Week, j’ai remarqué que tout le monde lisait Easyjet Magazine, et je me suis dit : « Ce sont des fans potentiels de Gonzales, Boys Noize, qui voyagent en Europe, c’est hipster, un hipster airplane. »
J’ai remarqué qu’il n’y avait aucune pub de musique dans ce magazine, du coup dans la version rentrée 2010, je vais avoir la seule pub de musique du magazine Easyjet, I’m the only one ! Et pour moi, d’avoir fait ça, c’est presque aussi satisfaisant que de lire une chronique positive de mon album, ou d’être demandé pour remixer quelqu’un que j’aime bien.
*C’est un discours tabou en France ! Tu le ressens ?
Absolument ! Je sens que je suis moins encouragé maintenant que je m’autoproduis. En général, l’image que j’ai, qui est justifiée, c’est celle de quelqu’un qui n’arrête pas, qui fait un peu tout, et je suis effectivement quelqu’un qui n’arrête pas ; my last song is Never Stop, et c’est vrai qu’en France, l’idée de montrer que l’on veut quelque chose, que l’on est prêt à tout sacrifier pour quelque chose dans l’intérêt du succès, est taboue.
*Plusieurs fois tu as défendu les rappeurs et leur capitalisme, c’est pour mieux assumer le tien ?
Absolument, et je crois que c’est ça qui est inspirant dans le rap, en plus de la musique. Si je pouvais être dans le top des charts, je serais content, dans le principe j’aurais quelque chose à maintenir, à surmonter, je pourrais dire : « Je suis numéro 3, Chedid est numéro 2. Ah ! c’est pas bien, je dois le battre ! » Mais je ne suis pas dans ce monde-là, donc j’ai besoin de créer des choses, de créer des embrouilles avec un autre chanteur, ou de battre un record du monde.
Dans le rap, ce que j’adore depuis que je suis jeune, c’est que j’ai l’impression qu’ils ont compris que c’est un jeu, ils assument le côté ego, ils sont pragmatiques, et en même temps c’est une façon de caricaturer le capitalisme. Le rap vient d’un milieu particulièrement oppressé par le capitalisme, donc ce qui ressort, c’est une image miroir du capitalisme, bla-bla-bla… mais au fond, c’est quelque chose qui respecte le capitalisme.
Je ne crois pas que le rap soit une critique du capitalisme, c’est un résultat, et moi aussi je suis un résultat du capitalisme, particulièrement à cause de mon environnement familial. Je me suis retrouvé tout de suite dans le rap, c’est les seuls mecs qui parlent d’être businessmen, en même temps qu’ils disent qu’ils sont musiciens : ils prononcent les mots « entertainer » et « business » comme s’ils portaient plusieurs chapeaux et pas seulement celui de the artist… C’est le seul type de musique où ce qui marche le mieux, c’est le meilleur : Drake, Lil Wayne, j’adore ! En plus, musicalement ça tue, alors c’est irrésistible pour moi.
*Une rumeur dit que lorsque tu as perdu ta veste de survêtement, tu as arrêté le rap…
(Il sourit et réfléchit, on sent une pointe de nostalgie.) J’ai arrêté le rap et j’ai perdu la veste en même temps, est-ce que l’un est en rapport avec l’autre ? C’est une good story, thought… Je me demande si elle est à Berlin quelque part ; j’ai mis deux ans à déménager mes affaires, elle peut être n’importe où, j’ai encore l’espoir de la retrouver !
La fameuse veste en show-case avec Peaches. Fnac Bastille. 2000.
*Je crois qu’on n’a pas compris que le rap était un « jeu » en France…
Oui, ici c’est la culture littéraire qui prime, c’est ce qui rend la culture française géniale, et différente… Les Français s’autoflagellent en disant : « On devrait être comme les Ricains », mais je ne crois pas que ce soit grave que vous ne jouiez pas ça comme un jeu, même si ça rend mon job un peu plus difficile à faire accepter. J’ai l’habitude d’exagérer ce que je fais, comme les rappeurs, et je comprends que vous ne vouliez pas forcément qu’un Canadien arrive avec son truc excessif.
*Solo Piano, c’était un album hommage à la France, à son côté classique ?
Pas un hommage, mais c’est vrai que je l’ai fait après un an et demi en France. J’avais une vie très solitaire ici, j’étais en studio et je connaissais peu de gens à Paris ; mon français, il fallait que je le retrouve, car je l’avais appris enfant.
Au début, je ne parlais pas trop, j’avais une vie silencieuse et solitaire, du coup j’ai eu l’idée de faire un album de piano, pour profiter de ce cliché du pianiste solitaire, de cette image, de Montmartre, de Satie. C’était une façon de me l’approprier, comme l’image du crooner pour l’album Soft Power, comme celle du rappeur sur The Entertainist…
*Le crooner, c’est une chouette image, mais en France, on se doit de rapper ou de chanter…
C’est vrai que c’est dommage de devoir choisir son camp entre rap et chant. De plus en plus, des gens comme Lil Wayne, Drake ou Kanye changent tout ça. Heureusement. C’est évident que la frontière entre les deux va fondre : talking, singing, it’s all acting.
*C’était une évolution naturelle pour toi ?
Le crooner, c’était aussi lié au fait que je n’ai pas grandi avec le rap, ni avec la musique impressionniste française. Mon ADN musical, c’est la musique de mes parents, de ma grande sœur, des trucs très soft des années 70, les Bee Gees, Billy Joel… J’ai voulu me réapproprier tout ça avec Soft Power, cet album était le plus proche du vrai moi, de mes vrais goûts musicaux, de mes vrais sentiments.
Mais ça n’a pas marché, peut-être parce que je n’ai pas assez pensé au résultat ; les gens n’ont pas senti ça, ils ont même plutôt pensé l’inverse, que c’était un foutage de gueules. Dans ce sens-là, c’était raté, parce que je n’ai pas bien communiqué, et pour moi, le client a toujours raison. Si ça n’a pas marché, c’est de ma faute.
*C’est décevant quand un album n’est pas bien accueilli ?
Non, ce n’est pas décevant, parce que je sais que sur trois projets que je réalise, un va marcher. Ce qui m’intéresse, c’est de pouvoir aller vite, de profiter du succès, vite, et d’effacer les échecs rapidement. Donc j’ai décidé de battre ce record du monde du concert le plus long, pour changer de sujet, sinon ce serait resté sur : « Alors, ton dernier album, pas mal de gens ont trouvé pas bien, pourtant… »
*Dès que tu as fini un projet, tu passes à autre chose sans te retourner ?
J’ai essayé de regarder en arrière, particulièrement après Solo Piano, parce que ça a tellement marché que je me suis dit : « Pourquoi toujours changer ? Ça a marché, peut-être que je devrais garder cette vache et sortir tout le lait. » J’ai passé six à huit mois à faire un Solo Piano 2, mais j’ai arrêté, je n’étais pas vraiment dedans.
*C’est tentant de s’engouffrer dans un truc qui marche ?
En principe non, car j’ai toujours saisi les opportunités de faire de nouvelles choses. C’est juste marrant de se poser la question, ce n’est pas une règle de se dire : « Je ne peux pas faire la même chose deux fois de suite. » En fait, ça a confirmé que je suis obligé de changer à chaque fois, parce que je n’étais plus ce pianiste solitaire, j’avais changé, grâce au succès de Solo Piano, et j’assume ce succès. C’est aussi pour ça que j’ai fait Soft Power, un album un peu hautain… It’s a very comfortable album actually.
*Solo Piano, ça a été un grand changement ?
Oui, c’est la première fois que je sentais une harmonie entre ce que je voulais faire, ce que j’étais en train de faire et comment les gens voyaient ce que j’étais en train de faire : ça a été l’harmonie absolue pendant deux ans.
*Ça t’a rendu heureux ?
Oui et non, car le confort n’est pas la meilleure des motivations pour moi.
*Parmi tes expériences de production, il y a aussi Teki Latex du groupe TTC… [Party de plaisir, sorti en 2007 – ndlr.]
Aussi un grand échec… Je ne sais pas trop pourquoi. Je crois que Teki n’aime pas trop être sur scène, aller en tournée. Je crois que ce qu’il fait avec son label, Sound Pellegrino, lui va beaucoup mieux.
*J’ai trouvé que les critiques étaient acerbes à l’égard de cet album…
Oui, mais ça motive beaucoup, la critique. Le morceau The Grudge parle de ça dans mon nouvel album ; je suis peut-être plus content quand je suis sous-estimé et que je dois prouver quelque chose. J’éprouve moins de satisfaction quand un projet est « facile ».
Avec Feist par exemple, j’ai trouvé que c’était trop facile, l’album est sorti, tout le monde a aimé, le deuxième est sorti, et encore plus de monde a aimé… What the fuck ! Je ne me retrouve pas là-dedans.
*Pourquoi tu as décidé d’avoir un producteur pour ce nouvel album ?
Même si auparavant Renaud avait toujours un rôle important, de mixeur et d’ingénieur du son, je n’avais jamais confié la couleur d’un de mes albums à quelqu’un. Je voulais le faire pour celui-là, pour que ce soit plus « simple ». Soft Power, qui est un album réalisé dans des conditions confortables, ce n’était pas facile à faire, c’était stressant de faire des choix.
Donc là, je voulais que quelqu’un prenne le relais, musicalement, pour que je puisse me concentrer sur le film. Le problème quand tu es un bon technicien de musique, comme je suis, c’est que parfois ton sens du goût, tu ne peux pas lui faire 100 % confiance, tu peux trouver du bon dans plein de choses, donc là je me suis dit que j’allais passer le relais à quelqu’un d’autre.
J’aimais bien ce que faisait Boys Noize, je lui ai envoyé quelques bouts de piano et des idées, et après trois ou quatre morceaux, j’ai vu la forme de l’album et ce que je voulais mettre dans le film, ça commençait à être en harmonie.
*Tu peux préciser le rôle de Boys Noize ?
Imagine que je suis une chanteuse blonde, qui écrit ses morceaux, mais qui ne sait pas forcément se produire. Elle fera des a cappella sur son Garage-Band, ensuite elle donnera les éléments à un producteur qui mettra le tout en forme. Je suis cette chanteuse blonde, mais ce ne sont pas des voix, ce sont des morceaux, plutôt au piano, et Boys Noize met en forme tout ça.
*Ce film parle de compétition, c’est un thème qui revient souvent chez toi…
Oui, j’ai mes thèmes récurrents, ça fait dix ans que j’en parle, dans mes morceaux, dans les interviews, à la radio, à la télé, et parfois je me dis que ce n’est pas le meilleur métier que j’ai choisi pour disséminer des idées pareilles, et pas le meilleur pays, mais ça, c’est une autre histoire !
Un chanteur devrait chanter et un pianiste devrait jouer du piano, j’en fais toujours un peu plus ! Comme plein de gens, ce sont les mêmes thèmes qui reviennent, donc si la forme peut changer, avec un nouvel angle, via un film avec lequel il est possible d’exprimer plus d’émotions, d’une façon plus poétique, c’est mieux…
*Ça sort quand ?
On va faire des projections et on sera présents à des festivals, à Locarno d’ailleurs, mi-août, ensuite on verra. Je ne suis pas sûr de moi pour ce film, je n’ai pas trop d’attentes, à part que ce soit vraiment complémentaire de l’album, et pour les gens qui sont fans de Tiga, de Peaches et de moi, qu’ils aient l’occasion de voir quelque chose de plus marrant que d’habitude.
*Tu as réalisé ce film ?
Non, c’est Adam Traynor, qui est canadien, qui habite à Berlin et qui fait partie de la bande que je connais depuis quinze ans. C’est un artiste vidéo, je dirais, mais il n’a pas encore fait de long métrage. J’ai écrit le film avec Céline Sciamma, qui a réalisé Naissance des pieuvres [avec une très chouette musique de Para One – ndlr]. Céline, c’est un plan de Teki. Je voulais écrire et je cherchais quelqu’un qui avait une culture américaine et européenne. Teki m’a dit : « You should meet Céline Sciamma. »
*Je n’ai pas vu le film, mais il y a un côté Bill Conti [Bill Conti a composé de nombreuses musiques de film, dont celle de Rocky – ndlr] dans la musique…
Great ! Il y a un peu de ça, on fait un film avec un sujet excentrique, faisons une musique dont la structure sera classique, très carrée. Mes morceaux sont souvent conservateurs dans la structure, mais mes goûts sont spéciaux, et je pense qu’ils sont plus facilement digérés si je les exprime à travers des structures que l’on connaît depuis des siècles. Je n’ai pas envie de réinventer les structures musicales, pareil pour le film, il est classique dans sa forme.
*Pourquoi as-tu choisi de battre le record du monde du plus long concert ?
C’était l’occasion de faire un événement et de composer avec mes deux super-pouvoirs, si on peut dire : ma mémoire pour la musique, je peux avoir 300 morceaux dans la tête, et mon ego, qui me permet d’avoir la motivation de faire ce genre de performances et de faire en sorte que le concert ne soit pas seulement moi qui joue vingt-sept heures de suite, mais de bien jouer tout le temps.Et d’entertainer le public pendant vingt-sept heures.
C’était aussi pour faire savoir qu’être Gonzales, ce n’est pas seulement sortir des disques. Je suis content que le métier de musicien soit ouvert et diversifié. Les musiciens se rendent compte que ce n’est pas en vendant des disques qu’ils gagneront leur vie et qu’ils obtiendront la reconnaissance qu’ils cherchent, donc c’est très encourageant pour moi.
Pour ce record du monde, j’ai mobilisé beaucoup d’énergie, c’était ma première expérience avec Twitter, on a été le deuxième topic trendé pendant vingt-quatre heures ! Je me suis dit : « C’est un pouvoir énorme, sans marketing, c’est un événement que tu es obligé de regarder en temps réel… » Je n’ai pas une dizaine d’idées comme celle-là, malheureusement, et ça m’a fait prendre conscience que dans plusieurs pays des gens me connaissaient et me suivaient.
Depuis, je fais beaucoup de concerts à Londres. Battre ce record, ça a été traumatisant, c’était extrême. J’ai l’impression que je ne pourrais pas le faire maintenant. C’était difficile, c’était lié à une période ; aujourd’hui je n’ai plus les mêmes motivations. Un jour, on regardait des images de préparation du concert, et je n’ai pas pu tenir plus de cinq secondes, je me disais que c’était trop dur, que je ne pourrais jamais faire ça !
*Donc tu ne battras pas le prochain record du concert le plus long ?
Je ne crois pas… Sauf si Matthieu Chedid battait le mien, du coup je devrais y songer !