Family affair
« Les gens qui sont sur ce disque ne sont pas des dealers du coin de la rue ! Ils ont plus de 50 balais, et sont des pontes du crime organisé. C’était vraiment fou de les faire parler de leur vie, sans la rendre glamour comme c’est souvent le cas. Je pense que c’est un album que les écoles devraient faire écouter aux gamins. (…)
Le problème, c’est que l’on a eu la police au cul, on était suivi, c’était vraiment la merde. Je me souviens de partir de chez un pote, ensuite il y a eu une descente chez lui. J’ai même vu dans un journal la couverture de l’album pour illustrer un article sur un viol qui venait d’être commis, et qui disait que c’était un disque qui encourageait les activités criminelles. En fait, j’ai dû quitter l’Angleterre dès la sortie du disque. » [Tricky à propos de l’album Product Of The Environment.]
Ce disque confidentiel, Tricky n’aurait pas eu le temps d’en faire la promotion, la police lui cherchant de sérieuses emmerdes. Sorti en 1999, Product of the Environment regroupe 11 morceaux sur lesquels des gangsters, des vrais, s’expriment sur leurs méfaits. Le tout est mis en musique par Tricky, une musique entêtante, des rythmes alanguis et des nappes synthétiques et anxiogènes.
Une ambiance froide, des costards bien taillés. Les Soprano en banlieue de Bristol. Et quand on lui demande comment il a contacté ces pontes du crime organisé, l’artiste répond simplement : « Ce sont des gens de ma famille. »