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Cyprès solo

 

B-Real est le chanteur du groupe Cypress Hill, mythique gang musical de Los Angeles qui est devenu représentant en weed et apôtre de la fumette dans les années 90.

Le rappeur leader se fraie un chemin solo avec l’album Smoke N Mirrors en 2009, une aventure sombre pour un disque attendu. Quelques années plus tard, il fera un  featuring avec Larusso. Personne n’est parfait. – SC

 

_On attendait ton album avec impatience. On n’a pas été déçus. Peux-tu commencer par nous rappeler pourquoi il était important pour toi de sortir ce disque ?

C’est vrai que j’ai mis du temps pour sortir mon album solo, c’est comme quand je bosse avec Cypress Hill, j’aime prendre mon temps et être certain d’apporter à ma musique la meilleure qualité possible. Cet album est l’occasion pour moi de montrer d’une part mes talents de producteur, mais aussi de m’exprimer sur des nouveaux sujets.

_De la fumée, des miroirs… Le squelette avec un chapeau fumant sur la pochette de ton album, c’est ton image qui se reflète dans un miroir ?

C’est pas nécessairement mon image, disons que c’est une projection de l’inévitable. Une grande part de cette industrie musicale, et la vie en général, se résume à cela : de la fumée et des miroirs. Les choses ne se déroulent pas toujours de la manière dont on l’imagine.

_Quelle différence y a-t-il entre le B-Real de Cypress Hill, et celui de Smoke N Mirrors ?

montre un panel musical différent de celui des albums de Cypress Hill, et c’est volontaire. Il n’y a aucun morceau produit par DJ Muggs car je ne voulais pas brouiller les lignes entre ce que fait Cypress Hill et mon solo.

Les fans peuvent s’attendre à retrouver tout de même des beats puissants. Il y a du son pour faire la fête, pour se détendre avec sa meuf, pour écouter sur l’autoroute, et bien sûr aussi pour fumer des joints.

_À la fois rappeur et à la production, quel est ton prochain défi ?

La prochaine étape sera de terminer le nouvel album de Cypress Hill. Ça va être dingue ! J’essaye aussi d’établir mon équipe de producteurs Audio Hustlaz comme une source fiable de production. Audio Hustlaz me sert aussi de label. Nous avons bossé ensemble sur ce disque avec Duck Down Records, et j’espère vraiment arriver un jour à soutenir la distribution d’artistes.

_Il y a de nombreux invités sur ton album. Pour quelles raisons tu as voulu inclure autant de featurings ?

À la base, quand on a travaillé sur Smoke N Mirrors, je ne pensais pas du tout à de nombreuses collaborations, mais cela s’est fait naturellement. J’ai toujours eu de bonnes relations avec Snoop Dogg, pour qui j’ai produit des tracks, et avec qui j’ai échangé le micro plusieurs fois, donc ça semblait normal. En studio avec Snoop est toujours quelque chose d’exceptionnel car il est capable de faire évoluer un morceau qui à la base était bon en quelque chose de très brillant.

Quant à Buckshot [leader du groupe Black Moon – ndlr], c’était une évidence de travailler avec lui puisqu’il est le co-fondateur de Duck Down Records, et j’ai toujours aimé son flow mélodique. Sur le morceau When We are Fucking, il me semblait tout à fait normal d’inviter les deux vétérans de la West Coast que sont Too $hort et Kurupt, car ces mecs savent parler de sexe, ils connaissent bien leur sujet (rire).

Quant à Sen Dog sur le morceau One Life avec Malverde, c’est tout simplement la famille Cypress Hill qui est représentée. J’ai aussi invité Sick Jacken du groupe Psycho Realm. On collabore depuis plus de dix ans. On a d’ailleurs shooté une vidéo pour ce morceau, Psycho Realm revolution.

 

Et Xzibit, je le connais depuis longtemps. Au moment de l’enregistrement, je l’ai croisé dans un club à L.A, il m’a dit qu’il voulait poser sur Don’t Ya Dare Laugh. J’ai pas pu refuser sa proposition, d’autant plus que son couplet est carrément surréaliste.

_Peux-tu me donner trois adjectifs pour définir Smoke N Mirrors ?

Dangereux. Épuisant. Mystérieux.

_Quand un gamin des ghettos de L.A devient un artiste renommé. Qui remercie-t-il ?

Tous les jours quand je me lève, je sais que j’ai été béni des Dieux. J’ai pris des mauvaises décisions quand j’étais jeune qui auraient pu me guider vers des voies sans issues. Mais la musique et Dieu m’ont permis d’éviter tout cela. Il y a d’ailleurs sur Smoke N Mirrors le titre When They Hate You, qui traite du sujet. Il illustre le concept qu’il y a derrière le titre de mon album.

Je remercie Dieu tous les jours, j’aurais très bien pu être un de ces mecs qui traîne au coin de la rue à vendre sa merde, à rester dans le quartier pour finir dans une cellule ou en prison comme plein de gens que je connais. Comme mon frère aîné qui n’a pas eu la même chance que moi, et qui fait des aller-retour entre le placard et le quartier.

_Un mot sur votre nouveau président, Barak Obama ?

C’est un chapitre nouveau et excitant pour les États-Unis, et le Monde en général. J’ai voté pour Obama et je pense qu’il va apporter de vrais changements à la politique de notre pays, à l’ordre et la manière de gouverner.

 

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