Après des années d’errance, Jaime a retrouvé l’âme sœur. Une rencontre improbable, sur fond de musique gratuite. Il en était le premier surpris. De Company Flow, et son succès d’estime à la fin des années 90, à Def Jux, label pourvoyeur de rap mais pas seulement, Jaime semblait avoir bouclé une sacrée boucle. C’était sans compter cette opportune rencontre avec Killer Mike, MC bruyant d’Atlanta, bien dans ses bottes, bien dans sa tête.
De séance en morceaux, le tracklist du duo s’allonge. El-P à la production et Killer Mike au microphone ça donnera l’album R.A.P music. La synergie ne fait que commencer. L’idée d’exister officiellement en tant que duo fait son chemin, de fil en aiguille, de pistes en samples, Run the jewels voit le jour. Avec un deal pour sortir un album gratuitement sur le Net. Une aubaine pour deux talents qui parfois ne se suffisent pas à eux-mêmes, trop dispersés, trop déprimés.
Après quelques morceaux mis en ligne la mayonnaise prend. Puis ce sera l’album éponyme, 10 titres, 33 minutes. Des textes denses, des beats modernes, entraînants et motivants, et quelques potes qui viennent délibérer. La machine est lancée, les tournées peuvent commencer. Car finalement, c’est à ça qu’ils aspirent. Deux hargneux qui déblattèrent avec vivacité, et qui connaissent leur métier sur le bout des micros, c’est ce que les gens veulent voir, entendre, palper, toucher…
Aujourd’hui, l’aventure suit son cours, Run the jewels est plébiscité dans les divers tops de la fin de l’année 2013, les concerts s’enchaînent et un nouvel album est dans Pro Tools…