Le mauvais garçon de Bristol revient avec un nouvel album. Adrian Thaws, soit Tricky sur scène et derrière le sampleur, a concocté False Idols, un album de 15 titres qui renoue avec l’atmosphère sourde et sombre des débuts du chanteur/producteur. Des filles chantent, Tricky compose, bidouille, arrange et finalise les morceaux. Parfois il pousse la chansonnette, de sa voix étouffée et peu rassurante, il rappe, slame, déclame ou susurre selon l’humeur. Il s’efface quand il le faut, soutient discrètement ou s’épanche sur un refrain lointain de temps à autre.
Le panel d’émotions est large, les capacités du sieur le sont toutes autant. Surprenant dans ses choix de samples et dans sa manière de rentrer sur les morceaux, Tricky ne laisse pas de marbre. Il livre un album cohérent et anachronique. On aimera quand il échantillonne la voix de Chet Baker pour Valentine, un hommage qui donne envie de réécouter le jazzman, ou les incursions cold de We don’t die. Il s’essaie à l’amour sur breakbeat décousu avec Hey love, et conclura ce nouvel essai avec l’étrange et ecclésiastique Passion of Christ.
Grand absent qui aurait trouvé une place de choix sur cet album, et qui figure sur un Ep sorti il y a quelques temps, le titre Frenglish. Un rappeur français qui rappe la chute et l’atterrissage, Tricky qui enchaîne, un beat qui tape, une petite chanson qui ne paie pas de mine, mais diablement efficace.
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