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Oh No et The Alchemist sont les Walter White et Jesse Pinkman du rap. Ils y sont jusqu’au cou, adeptes de la surenchère et pas loin du delirium tremens, comme suite à un abus probable de psychotropes. Oh No, qui n’est autre que le frère de Madlib, est californien, rappeur et producteur, il est à l’origine de l’album Exodus into unheard rythms, basé uniquement sur des samples de Galt MacDermot, celui-là même que Busta Rhymes a échantillonné pour son fameux Whoo Hah!!!. C’est un type plutôt discret en général.
De l’autre côté de l’échiquier, The Alchemist, que l’on ne présente plus, producteur californien, qui a fait ses classes auprès de DJ Muggs. Il a été envoyé à New York pour représenter Soul Assassins, il deviendra le plus fidèle compagnon de route de Prodigy et Havoc de Mobb Deep, tout en étant collaboratif avec des vieux, des jeunes, son pote Evidence, Curren$y ou Eminem.
On peut spéculer sur une rencontre enfumée entre Oh No et Alchemist, une envie subite et soudaine de faire de la musique ensemble, sitôt dit, sitôt fait. Ce sera via FTP (ou feu-Megaupload), chacun envoyant à l’autre un couplet / un beat. Ça devient Gangrene, le premier groupe psychédélque du rap américain. Samples à gogo, paroles débiles, un premier clip insoutenable avec des images de vers luisants et autres déjections qui sentent mauvais (ce clip, à ma grande déception, a complètement disparu des Internet, à la place, il y a celui-ci qui n’est pas inoubliable…)
Après un premier album au titre évocateur, Gutter water, qui rencontre un certain succès d’estime et qui tranche avec ce que l’on peut attendre d’Alchemist, et du rap américain en général, le duo s’associe à Roc Marciano pour un split EP, Greneberg. La machine est en route, rien n’arrêtera le binôme, qui va enchainer les tournées, les maxis, le tout agrémenté d’images animées. Le deuxième album est la suite logique de l’eau de caniveau, sauf qu’ils ont réussi à s’accouder à une table avec au programme vodka et ayahuasca, deux substances qui ne font pas bon ménage à haute dose.
Ce sera le nom de l’album. Alchemist et Oh No deviennent alors Raoul Duke et Dr. Gonzo au climax de l’expérimentation, pour un collage psychédélique, un amoncellement de samples distordus, des beats qui tapent, pour une divagation hallucinatoire sans garde-fou. Ils inviteront quelques comparses à leur prêter main forte, pour relever le niveau, ainsi se succèdent à la table : Kool G Rap, Roc Marciano, Prodigy, Evidence et Roc C.
Maintenant, il vous suffit juste de tenter l’expérience : vous écoutez les titres ci-dessus, vous enchaînez les clips ci-dessous, vous allez à Monoprix, vous achetez une bouteille de vodka, vous agressez un chamane pour le déposséder de son ayahuasca, que vous ingurgiterez cul-sec, vous digérez le tout calmement, vous enfilez le t-shirt Qhuit X Gangrene, vous faites une sieste, vous déambuler dans Paris, et avec un peu de chance vous pourrez croiser les deux zigotos à Châtelet ; ensuite, vous vous dirigerez vers la Bellevilloise pour les écouter vous raconter de belles et jolies histoires, et la boucle sera bouclée.
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