FREE P, FREE EP
Prodigy de Mobb Deep, figure incontournable du rap du Queens, est libre depuis un mois, un Ep et deux titres avec Havoc. Après trois années de prison, il est de retour, pour le meilleur, pour le pire. Personnage attachant, dont nous avions déjà parlé ICI, Albert Johnson dans le civil n’est pas le cliché du rappeur moyen. Vingt ans de rap au fond de la gorge, une passion intacte, des classiques et toujours entouré d’un petit comité, souvent en binôme avec Havoc et Alchemist, blanc-bec qui a su faire coller ses beats à l’un des cénacles les plus clôt de la grosse pomme.
Albert Johnson cultive le mythe et fait preuve d’une dévotion fataliste et angoissante à l’égard de son œuvre, chaque mesure pouvant être la dernière, un pessimisme de rigueur. Inscrivant inlassablement ses névroses sur des pages de Moleskine bon marché, sûrement achetés par douzaines tant le bonhomme est prolifique. Pee est devenu l’ombre de lui-même, un trentenaire profondément déprimé, qui a conscience que les vingt prochaines années de sa vie seront dédiées à sa thérapie, ce rap qui lui maintient la tête hors de l’eau.
Le king du Queens fait un retour en fanfare : il balance une autobiographie pour les plus impatients et un Ep est en libre téléchargement sur le site de Complex [ou simplement en cliquant sur les images.] Pour parfaire ce come-back, Prodigy se livre, dans un entretien exclusif, toujours chez Complex [ICI], sur sa vie, son œuvre, le business, ses histoires avec les rappers locaux, son partenariat avec Havoc, Nas et Biggie, la taille des t-shirts de Rick Ross, les aventures de Mister Cee, ou encore qui est venu le voir en prison, et à quel moment.
Un entretien qui fait froid dans le dos, tant il est empreint de désillusions, de trahisons et autres vicissitudes. Prodigy se raconte et le monde qui se reflète dans sa rétine est à l’image de ses textes, froid et lugubre.