Casey / Tragédie d’une trajectoire
« J’avais l’idée, par rapport au titre, d’un portrait avec des balafres. On a fait des photos, ensuite j’ai cherché des images de mutilations, blessures et de gens découpés, pour les fondre dans l’image. Des balafres pour essayer d’interpréter les blessures, les humiliations qu’on peut vivre lors un parcours. Casey m’a fait pleinement confiance. On n’a pas mis de logo, juste une gueule, sale, et c’est tout. C’est là-dessus que l’on se comprend.
Casey, c’est aussi un personnage, donc pour son premier album, il fallait arriver avec une cover singulière et différente de tout ce qui se faisait. Dans l’album, Tragédie d’une trajectoire, c’est aussi le titre que je préfère, c’est le moins fictif. Quand tu l’écoutes, tu es dans la peau de quelqu’un, pas bien dedans, mais tu y es. Ce sont des plaies fermées, et en image, sur cette photo, on y a mis aussi de la fiction , mais crade… »
*
« Pour Libérez la bête, l’idée était de développer ce que l’on avait fait auparavant. Je kiffe les miroirs, et je venais de voir le film Mirrors. L’idée, c’est aussi quelqu’un qui ne peut pas se voir dans un miroirs, et qui les cassent. On a fait, pour la promo, des images avec des glaces pétées, un truc qui n’est jamais l’épanouissement ! (sourire) Et comme des gens avaient copié le délire des balafres, on s’est demandé ce qu’ils allaient faire avec des miroirs ! (…)
Même si tu t’inspires, c’est important de le faire correctement. On s’inspire de tout, mais c’est aussi ce que tu en fais. S’il n’y a pas de travail, si c’est juste du copier/coller, c’est chiant, même pour toi au niveau boulot. Je pense que c’est sain de s’inspirer de tout, plutôt que d’être juste inspiré par sa meuf par exemple (sourire.) »
*
DJ Premier / Beats that collected dust
« Pour le deuxième album instrumental de DJ Premier, Beats that collected dust volume 2, j’avais carte blanche, comme j’avais déjà bossé avec eux, ils avaient confiance en moi. C’est bien d’avoir carte blanche, c’est une façon d’interpréter un truc. Ça dépend aussi de la base, si tu as carte blanche pour bosser sur un projet de merde, ça ne sera pas facile de faire un truc bien.
Ils m’ont envoyé une photo, en couleur et quelconque, qu’ils ont prise lors du tournage des BET Cyphers. Je l’ai mise en noir et blanc, et coupée en deux, j’ai fait un truc sale, et ils m’ont dit : ‘ça on le prend !’ Je m’étais amusé avec cette pochette… »
*
« J’aime bien la pochette de Blaq Poet, celle qui est dessinée, ça change, surtout l’intérieur. J’ai essayé de reproduire de la peinture avec Photoshop. Je suis allé chercher des traces de peintures sur plein d’images. Poet m’avait demandé une vue aérienne de Queensbridge.
Quand tu regardes Queensbridge de haut, tu ne comprends pas ce que c’est, ça ressemble à des dominos à plat, ou des formes géométriques quelconques. On parlait souvent du film Sin City avec Gordon, qui est le manager de Primo, donc je suis parti là-dessus, sachant qu’à la fin, ce n’est pas du tout ça. Tous ont kiffé vénèr’… »
*
« On s’est fait un délire ‘arts plastiques’. On a des bonnes blagues entre nous, je lui disais : « En théorie, avec cette pochette, tu devrais pouvoir serrer une prof d’arts plastiques sans problème ! » C’est plus graphique, plus claire, ça lui va bien, lui aussi était content… »